013 - Chimalis, ma renaissance...

Yahto, My Angel,



J’avais cru pouvoir trouver l’amour avec une rencontre sur le net. Je me suis mise à accepter des rencontres par cam. Cela a duré plusieurs mois. Je prenais toujours soin d’avoir la tenue adéquate. Nous nous excitions mutuellement par nos mots et nos gestes. Que de choses faites devant cette caméra pour lui plaire.

Jusqu’au jour où le savant habillage glissa et je me retrouvais nue devant la cam. Pas le temps de récupérer le tissu, il était trop tard. Je vis un rictus écœuré sur le visage de mon amant virtuel et je compris qu’il avait tout vu.

En un instant, il avait compris pourquoi je n’avais jamais mis de photos de moi sur le site en repoussant toute rencontre. Il n’a jamais repris contact ne pouvant assumer je pense la réaction de dégoût qu’il a eu. Je quittais aussitôt ce site de cam.

Je cherchais un autre site mais sans cam cette fois. Je ne rencontrais que quelques hommes par claviers interposés sans rien montrer de moi. J’avais tellement peur de leurs réactions. Je tombais peu à peu dans une spirale infernale. Je me suis même fait insulter. Et oui tout n’est pas aussi rose qu’ici.

Puis un jour, par hasard, au détour d’une inscription sur un énième site de rencontres ou d’échanges, d’un abord un peu abrupte au départ, il m’a abordée en me demandant pourquoi je passais ma nuit sur ce genre de site. Je ne pouvais lui dire les causes mais je lui avouais néanmoins mes insomnies.

Comme moi il était marié mais nous établissions d’office un code de conduite.

Peu à peu, il me sortait de ma spirale descendante pour me faire monter vers lui.

J’acceptais un premier coucou visuel fait de regards complices échangés, de sourires émus, en paroles tendres.

Puis un jour, le doux murmure de sa voix excita mes sens. Je me caressais au rythme de sa voix et imaginais que lui faisait de même devant moi. Nos voix se mélangèrent chacun prenant du plaisir à entendre l’autre.

Cela faisait maintenant quelques mois que nous clavardions, que nous échangions et un jour il m’annonça sa venue au pays pour affaire. Je le suivis virtuellement pendant son voyage. Il riait heureux, mon Yahto, il me montrait tout avec sa petite caméra et moi je le regardais vivre simplement. Je voyais l’enseigne de l’hôtel dans lequel il allait loger, à quelques lieux de chez moi.

Il me lança alors :

-   Allez, My little Flea, rejoins-moi, c’est juste à un saut de puce pour toi !

J’avais peur, mon cœur se serra dans ma poitrine. Je me disais que l’occasion était là et qu’elle ne se présenterait peut-être pas de sitôt avec son travail de fou.

Je me jetais à l’eau et lui disais :

-   Ris petite souris, on verra ta tête quand je vais arriver pour le dîner !

Il éclata de rire et nous avons bien ri ensemble.

Je me préparais et j’enfilais mes collants opaques, ma robe noire à boutons, mes bottines, une touche de maquillage léger et, excitée comme une puce, je montais dans ma voiture le rejoindre.

Je m’installais à une table du restaurant de l’hôtel d’où je pouvais voir les gens arriver. Je le voyais enfin entrer, superbe, dans son pull couleur des nuages par beau temps, toujours souriant, lumineux rayonnant : un ange.

Il ne me vit pas tout de suite. Quand soudain il m’aperçut son sourire s’élargit encore plus. Nous ne nous quittions pas des yeux. Il m’a juste effleuré les lèvres. Ni lui, ni moi ne voulions briser la magie de l’instant en enfreignant le code.

Nous mangions en nous dévorant des yeux. Il posa sa main paume en l’air sur le bord de la table. Je glissais ma main à l’intérieur. Nos mains se joignirent et ne se quittèrent plus.

À ce moment, nous avons su tous deux que le code venait de voler en éclats.

Nous finîmes notre dessert et il m’entraîna dans la chambre. Nous batifolions comme des fous.

Il s’allongea à plat dos sur le lit et me prit dans ses bras, nos lèvres se soudèrent, nos langues dessinèrent leurs arabesques enivrantes.

Soudain l’angoisse m’étreignit un instant. J’avais oublié les cicatrices de ma vie. Je me redressais et restais dos à lui. Je me dirigeais vers la fenêtre, des larmes coulaient sur mes joues.

-   Que se passe-t-il My Little Flea ? Trésor ??? Amour ???

Il sentait ma crainte et il ajouta :

-   Viens ! Nous ne ferons rien, juste nous serrer l’un contre l’autre.

Je regardais par la fenêtre tout en défaisant les boutons de ma robe. Je la laissais choir au sol et je me retournais brusquement.

Il me regardait toujours souriant et me dit quelque chose qui restera gravé en ma mémoire pour le reste de ma Vie :

-   Tu es la plus belle femme sur terre amour, aussi belle à l’intérieur qu’à l‘extérieur. Viens par ici te coller tout contre moi.

Il me serra dans ces bras, embrassa une à une les cicatrices de ma vie et me fit l’amour avec tendresse.

Jamais je n'aurais cru atteindre ce degré de plénitude.

Merci Yahto, je t’aime.

Hier soir, c'était comme si tu me redonnais vie une seconde fois, MA Renaissance.

Que d'appréhension, d'angoisse lorsque je me tenais dos à toi en me déshabillant, ma gorge se serrait car je me demandais quelle sorte de réaction tu aurais.

Tu es un ange mon cœur, tu m'as redonné la vie.

Chimalis

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